La nuit ou la vie ? [Privé Kahl, Sindell, Aaron]

Cette soirée avait plutôt bien commencé, Kahl faisait un tour avec Sindell et Aaron, deux de ses amis, dans la ville non loin de StarthClyde. Le ciel rougissant était plein de nuage, englobant la cité dans une atmosphère glauque et sombre. Les trois individus se promenaient au gré de leurs envies changeantes, tantôt les boutiques, tantôt les cafés où ils prenaient un peu de repos. Un peu fatiguant, bien que Kahl s'amusait beaucoup.

La ville était peu à peu recouverte d'un filtre rouge sang, par endroit un peu orangé. Ils décidèrent de rester un peu plus longtemps que prévu, trouvant que l'atmosphere était un parfait sujet de conversation. Ils déambulaient le long d'une grande rue parsemée d'ouvertures latérales sur de minuscules ruelles obscures.
Mais un cri retint leur attention, un cri déséspéré venant desdites ruelles.
L'inquisiteur stoppa sa respiration, ferma ses yeux, en essayant de localiser la provenance du cri, a peu pres. Cela demandait de la concentration, mais il s'était entrainer, en tournant sa tête dans certains angles, il pouvait dire si un son venait de loin, ou pas, de telle ou telle direction environ. Dans sa poche logeait un petit couteau a lame fixe très tranchant, qui a présent le démengeait.
-Pour moi ca vient de par là, dit-il en désignant une des ruelles proches.
Il fit signe aux autres de le suivre, puis dégaina sa lame, histoire de s'en servir rapidement. Tout ça sentait très mauvais, et son cerveau libérait déjà de l'adrénaline. Les palpitations de son cœur ne le déstabilisait en rien, mais le contexte, une ruelle sombre, malodorante, un ciel d'une couleur apocalyptique, tout ceci créait une boule d'angoisse dans son estomac. Il tentait de ne pas lâcher la bonde a son imagination, qui ne ferait qu'empirer le problème en le laissant penser aux pires scénarios possibles, mais il avait beaucoup de mal. Normal, dans une situation aussi stressante.
Il chercha pendant un moment la source du cri caractéristiquement féminin ( Ou castrat ) mais rien en vue. Il se retourna vers ses amis, l'air déconcerté.
Avait-il rêvé ? Non, ses amis l'avaient entendu aussi, l'hallucination auditive de masse n'est pas une réelle explication.
Il écarquilla les yeux lorsqu'il aperçut deux gros gorilles habillés en noir tendre chacun un bras, terminés par des pistolets. Il sauta en avant, tendant les bras pour faire tomber a terre ses camarades. Juste à temps. Les gorilles avaient tiré...
Il lança son couteau, qui se planta dans la cuisse droite d'un des hommes, puis se releva d'un bond. Sous l'effet de la douleur, l'homme tira une seconde fois. Cette fois-ci, il toucha au moins sa cible. Kahl reçut une balle dans l'épaule gauche, alors qu'il se ruait sur le tireur. Stoppé dans son élan, il chuta sur l'homme, lui arrachant l'arme des mains, puis la brandit contre sa tempe. L'inquisiteur essoufflé souffrait, et chaque seconde lui paraissait longue comme une heure, aussi ne prit-il que 3 secondes à réfléchir si il devait le tuer ou pas.
Il assomma l'homme avec la crosse, puis se retournait, maintenant dos au sol. Il essaya de distinguer la situation de ses amis, en se tenant l'épaule ensanglantée...

A l'académie, Kahl était venue voir Sindell pour faire une "virée" en ville avec Aaron. D'habitude elle aurait refusé, mais l'idée était tentante, d'un côté ça la faisait sortir, d'un autre elle pourrait échapper à Ashley et à ses conversations sur les garçons, le mauvais côté serait qu'elle pouvait risquer de s'ennuyer. Elle se décida donc de venir avec les deux élèves. Attrapant son Ipod, mettant les oreillettes et la musique à la moitié de son volume avec un fond de métal, elle marcha en direction des grilles.

De là, ils partirent vers la ville, visitant tous les commerces, elle écoutait les conversations des deux jeune hommes, de sa main gauche, elle enleva une oreillette,pour mieux entendre paroles, puis elle fut totalement absorbé par la conversation qu'elle éteignit son Ipod, avec une joie qu'elle dévoilait enfin, elle parlait avec entreint, riant avec bonne humeur. Ils visitèrent les boutiques, Sindell n'acheta qu'une bouteille d'eau pour se réhydrater. Le ciel avait pris une belle teinture pourpre, elle observa le ciel qui commençait à devenir crépusculaire. Les petites ruelles rendaient bien la lueur écarlate du soir, ils marchèrent entre elle pour encore un peu errer à l'interieur de celle-ci.
Soudain, un cri perçant, stoppa leur progression, jamais un tel cri n'avait jamais été émit ainsi si la personne n'avait pas des problèmes, la jeune femme n'aurait su dire d'où provenait ce bruit, mais Kahl déclara avec empressement.

-Pour moi ca vient de par là.

Il avait désigné une ruelle juste à côté de nous, puis il partit par là, sans vraiment le choix, Sindell le suivit. Sa bonne humeur s'était envolé, mais pas totalement, il y avait toujours un quelque chose comme du désir d'action qui cherchait à prendre le contrôle de ses mouvement, mais il fallait rester carré dans ses objectifs, elle n'avait pas son petit renard ce qui allait rendre leschose plus compliqué si du combat s'annonçait bien sur. Elle ne l'avait pas prit avec elle pour mieux libérer ses sentiments, ses émotions. Elle vit au loin des hommes en noir brandir quelque chose, elle plissa les yeux pour mieux voir... des flingues!!? Elle n'eut pas le temps de s'arrêter net que Kahl plaqua elle et Aaron au sol, alors que les hommes tiraient, Kahl lança son couteau dans la jambe de l'un des tueurs, le jeune homme c'était relevé et courait déjà vers ses agresseurs, mais une détonation, un coup de feu se fit entendre, puis une chut, un coup et une épaule ensanglantée.

Sindell n'en croyait pas ses yeux, l'un de ses seul ami était blessé...Elle se releva dirigea son regard vers le deuxième assassin, son regard était emplit de haine, une rage assez dévastatrice. Elle porta sa main au bouchon de sa bouteille et jeta dans les airs l'eau qui aussitôt se congela et vint suivre les mouvements de la jeune femme, elle n'avait qu'une petite quantité d'eau, elle créa de l'eau pour au moins cinq litres (-20% d'énergie), puis créa transforma cette eau en arme (-5 d'énergie), une longue hallbarde, elle courut vers le deuxième hommes, utilisant l'eau qui était dans la bouteille pour congeler le sol, lui permettant de glisser et d'aller plus vite, l'homme pointa le canon de l'arme vers elle, mais avec la lame glacé de son arme qu'elle planta dans le sol, elle effectua un virage imprévu et se retrouva derrière le tueur et sans réfléchir lui mit une droite mémorable, l'homme parrut insensible et contre attaque au lui donnant un coup de cross dans dans la figure, elle alla s'étaler sur le sol. Elle essaya de ce relever, mais la chaussure de lourdeau vint écraser la cage thoracique de Sindell en la maintenant ainsi pour mieux viser. Elle n'allait pas se laisser faire, elle fronça les sourcils et posa sa main sur la jambe du criminel, elle se concentra et congela le torse et les bras du crétin pendant trois bonne minutes (-15% d'énergie), elle avait au moins réussis à le stopper mais pour seulement un temps assez limité, si la congelation se terminait elle allait finir morte avec un joli trou dans sa tête, et un magnifique tapis écarlate juste de-dessous d'elle. Elle avait été mis en colère et sa colère n'avait pas été grande, si seulement elle n'avait pas agit avec ses sentiments, elle aurait....non elle avait bien fait, il ne restait plus cas voir ce qu'il allait se passer.

C'était un bonne soirée de fin de printemps aux alentours de l'académie. Le soleil commençait à décliner dans le ciel, lui donnant une chaleureuse couleur pourprée, mais cette couleur n'en était pas moins rassurante, comme si ce rouge avait un aspect inquiétant, voire presque effrayant. Mais il en fallait plus pour inquiéter Aaron, qui, accompagné de ses deux amis, Kahl l'inquisiteur et Sindell, la représentante des Kyoukin, qui lui donnaient un fort sentiment de sécurité. En effet, à la ville, il ne s'était jamais rien passé d'anormal. Du moins .. pas jusque maintenant.
En effet, un cri strident avait retenti. Ce n'était pas le genre de cri que poussait quelqu'un qui s'amusait, qui avait des petites frayeurs avec ses amis pour on ne sait quelle raison. C'était un fort cri de détresse, détresse d'une femme, d'après la tonalité du son qu'elle avait émis. Elle devait sûrement avoir de gros ennuis. La panique gagna peu à peu Aaron lorsqu'il vit ses deux amis se précipiter en direction de l'endroit d'où la femme avait crié, et il n'eut d'autre choix que de les suivre, car il valait mieux les suivre que de ne rien faire. Aaron, qui a des affinités avec les ondes sonores, repéra facilement l'origine du bruit et l'indiqua à ses deux compagnons pour qu'ils gagnent du temps. Cependant, comme il ne se rendait que peu souvent en ville, il n'en connaissait pas réellement toutes les rues. Ils couraient désormais dans une petite ruelle moisie que Kahl avait jugé amener droit vers le lieu de détresse. Et il ne se trompa pas.
En effet, deux hommes en costume noir, forts larges, solidement armés de pistolets se tenaient là. C'était la première fois qu'Aaron était confronté à une arme de ce genre, et cela était normal, ce n'est pas tout les jours qu'on rencontre des hommes armés quand on a 15 ans ! Plutôt apeuré, il resta en retrait derrière Kahl et Sindell, en qui il avait solidement confiance pour éviter tout dérapage. Mais c'était trop tard : Kahl avait bondi sur le premier homme, évitant un coup de feu, et claquant ce dernier au sol. Malheureusement, il reçut une balle dans l'épaule avant de lui arracher son pistolet. Pendant ce temps, Sindell se décida aussi à attaquer quand il aperçut son ami blessé. Elle vida ou bouteille d'eau qu'elle portait sur elle et la changea en une lance de glace. Le spectacle semblait si impressionnant aux yeux de l'assassin qu'il resta ébahi quelques secondes, avant de revenir à la réalité, en pointant son arme vers Sindell, qui, pendant ce court instant d'inattention, en avait profité pour geler le sol et ainsi glisser plus vite vers son adversaire. Malheureusement, elle eut du mal à contrôler son mouvement et se retrouva derrière l'homme, qui la prit de vitesse et l'envoya au sol d'un coup de crosse, avant de la piétiner. Furieuse, la jeune femme riposta en lui congelant les membres, le laissant immobile.
C'est à cet instant qu'Aaron saisit sa chance. Pendant que ses supérieurs engageaient le combat, il avait enfilé des gants solides qu'il utilise pour s'entrainer au combat à mains nues. Kahl avait littéralement mis K.O. son adversaire, mais celui de Sindell, bien que paralysé dans la glace, était encore vif et nuisible. Aaron s'élança aussi rapidement qu'il put, et asséna un bon coup de poing dans la mâchoire du congelé. Celui-ci afficha un effrayant rictus de haine et continua à se débattre, pensant que la glace allait disparaitre juste en gigotant d'une manière pitoyable. Et il prit un nouveau coup, en plein dans le ventre cette fois, qui ne contenait que la force d'un adolescent, mais ... qui semblât assez puissant pour faire cracher le contenu de l'estomac de son adversaire. En effet, Aaron appartenant à la classe Hoshi, avait recherché quels étaient les meilleurs moyens d'exploiter son don au combat, bien qu'il soit le moins studieux de sa classe. Il s'était servi de son contrôle du son pour amplifier le bruit de l'impact entre son poing et le ventre de sa victime. Le son se propageant plus rapidement dans les liquides et le corps humain était constitué à 80% d'eau, l'onde qu'il avait amplifié atteint rapidement les organes de son ventre et y mit le souk (-10% d'énergie). L'homme qui venait d'être frappé s'affaissa, affaibli mais toujours conscient, et toute menace prit fin : la bataille avait été remportée par les 3 amis, bien que deux d'entre eux, les plus courageux, étaient maintenant blessés, dont Kahl qui portait une blessure grave à l'épaule.

Énergie : 90%

La scene s'etait passé a une telle vitesse... Kahl avait du mal a comprendre tout ce qui se déroulait sous ses yeux, la douleur l'abrutissant. Quand il vit Sindell en très mauvaise posture, c'en fut trop. Il lâcha la bonde à sa colère. Aaron mit quelques coups de poings a l'homme, mais il doutait que cela ait beaucoup d'effet. Contre toute attente, l'homme qui jusqu'a présent était sur Sindell chuta, visiblement sonné. Kahl se releva avec l'aide de son bras intact, la rage, qui réduisait l'impact de la douleur, emplissant tout son corps d'une sensation de chaleur agressive, mais étrangement douce. Son coeur avait prit le dessus, et l'étudiant ne reflechissait plus beaucoup. Se rapprochant de ses amis, il déclara que ce n'était pas trop grave, la balle avait traversé l'épaule de part en part sans toucher d'os ou d'artere principale.
Toujours animé par une fureur sans borne, le jeune homme immobilisa l'agresseur qu'Aaron avait sonné, en s'appuyant de tout son poids, grâce a son pied, sur le torse.
-Tu va apprendre ce qui arrive a ceux qui touchent aux femmes. Yipikaye, pauvre con.
Sans se soucier des supplications de l'homme, et des demandes de ne rien faire de la part de ses amis, l'Inquisiteur, avec un sang-froid effrayant, logea une balle dans le crâne de l'homme, sans sourciller.
Le gorille arrêta de se débattre, une mare de sang grandissante souillait les habits noirs du défunt. Quelques projections de cervelle et d'hémoglobines avaient tachés le visage sans expression du jeune homme. Du sang en minuscules gouttelettes perlaient sur la face gauche de son faciès.
Il tourna sa tête, toujours inexpressive, vers ses compagnons. On pouvait lire dans ses yeux une extreme froideur, inhabituelle, mais aussi une detresse qui hurlait dans le desert. Kahl ne ressentait plus grand chose, le geste qu'il venait d'accomplir venait de le tuer aussi en partie. Tuer un homme, c'est tuer une partie de soi même. Et Kahl venait de tuer quelqu'un pour la premiere fois.
D'un coup de pied, il retourna le corps de l'homme. Il ne voulait plus voir son visage, maintenant gravé dans ses souvenirs a tout jamais.

Il ne se formalisa pas de la detresse qui criait au réconfort, laissant ce sentiment en arriere plan. L'important, c'est QUI avait voulu tuer ses amis, et lui par la même occasion ? Il se rapprocha du dernier gorille vivant, repris sa lame en tournant l'arme dans la plaie, histoire de le reveiller. Effet escompté, l'homme hurla de douleur.

-Bonjour, la belle au bois dormant. Tu va me dire gentillement qui tu es, qui t'envoie, et pourquoi. Sinon, je pense que tu a une idée de ce que je vais te faire, dit-il, si calme qu'il en faisait peur.

Le gorille secoua la tête, décidé a ne rien dire. Kahl reposa donc la question, de plus en plus intimidant, grondant de rage. Irrité par le refus de l'homme, il prit l'une de ses mains, et mis la pointe de son couteau entre la peau et l'ongle du pouce. Encore une fois, il reposa la question... Il dut enfoncer sa lame de quelques millimetres, pour que l'homme parle...

Elle était en mauvaise posture c'était vrai, mais Aaron avait fait quelque chose à l'homme car il tomba sur le sol, inerte, mais toujours vivant. L'air entra d'un coup dans ses poumons, elle souffrait, se relevant avec difficulté, elle cracha un peu de sang, ses cottes lui faisait souffrir, elle devait en avoir quelques cassés. Elle regarda Kahl s'avancer, il n'était pas comme d'habitude, son expression était la froideur, la colère même. Elle essaya de voir si son épaule allait mieux, mais il avait tout de suite répliqué. Il posa son pied sur le torse de l'homme qui avait tenté de la tuer, il pointa le canon sur son crâne et déclara d'une voix emplit de rage et haine.

-Tu va apprendre ce qui arrive a ceux qui touchent aux femmes. Yipikaye, pauvre con.

L'homme suppliait, gémissait, les deux élèves lui demandaient de ne pas tirer, de ne pas faire quelque chose de mal. Voyant le doigt se serrer sur la tempe du flingue, Sindell ferma les yeux et posa ses mains sur sa tête, le coup partit si facilement dans un bruit de tonerre, les larmes coulèrent sans s'arrêter, elles coulèrent le long de sa joue sans se tarrir. Elle tomba à genoux, mais elle sentit aussitôt la chaleur du liquide qui se répendait, elle rouvrit les yeux devant ce massacre, devant cette flaque de sang.
Du coin de l'oeil, elle vit Kahl se diriger vers l'autre homme, elle était sûr de l'avoir vu se vider de ses sentiments, pourtant, elle... commençait enfin à avoir des sentiments, elle ne supportait pas ce déferlement d'émotions, elle comprit mieux pourquoi elle se renfermait ainsi.
Elle se leva toujours en proie aux larmes et suivit Kahl. Il torturait l'homme blessé, elle ne fit rien, elle attendit.

-Bonjour, la belle au bois dormant. Tu va me dire gentillement qui tu es, qui t'envoie, et pourquoi. Sinon, je pense que tu a une idée de ce que je vais te faire.

Le tueur secoua négativement la tête pour imposer son refus, le jeune homme répéta une deuxième fois sa question, puis par manque de patience il posa la lame de son couteau contre sa gorge en l'enfonçant légèrement, le criminel se décida enfin à parler.

-Je... Je ne connais pas son nom! Mais on a été payé pour vous tuer! Une énome prime est sur vos têtes! Pitié... pitié laissait moi vivre!

Pour la première fois de sa vie, Sindell redevint la jeune fille qu'elle était au tout début de son existence, les larmes redoublèrent ainsi que la souffrance, elle cracha encore une fois du sang et s'approcha de Kahl en s'agenouillant et en touchant doucement son bras, vu l'expression de son visage, il avait tué pour la première fois et elle, avait dévoilé ses émotions pour la première fois. Elle déclara d'une voix douce.

-Tu as eu ce que tu voulais....laisse le partir... je sais ma décision peu paraître étrange, mais je ne veux plus voir des gens mourir et souffrir, je ne sais pas si tu rend compte, mais tu souffres comme moi, comme nous tous ici présent... Arrêt, je t'en supplie...

A cette dernière réplique, elle serra son t-shirt et pleura, personne ne devait souffrir, sa c'était le destin qui était injuste. Ses cottes lui faisaient mal très mal, mais elle continua de pleurer, elle avait honte, tellement honte demontrer ses sentiments, ses émotions, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, ses larmes ne se tarrissaient pas, elles continuèrent à couler.

Visiblement, cette soirée n'avait rien de normal, pour une ville si paisible que celle-ci. Kahl, blessé par balle, et Sindell, frappée à la cage thoracique, combattaient pourtant encore férocement contre ces deux agresseurs. L'assassin qu'Aaron avait frappé n'eut pas le temps de réagir : Kahl, sous le coup de la colère, n'eut que l'envie de venger l'affront qui avait été fait à Sindell. Mais, ayant pour seule arme un révolver, la tentation du jeune homme fut grande : il n'avait qu'à appuyer sur la détente ... juste une faible pression, et son amie était vengée ...
Il ne résista pas plus longtemps, et en une seconde, tout s'arrêta. Aaron avait fait son possible pour l'en empêcher, mais le mal était fait ; le sang gicla du crâne de la victime comme de l'eau sortant d'un tuyau d'arrosage, et lorsque la tête de l'homme toucha le sol, elle sembla se vider de toute son essence. Aaron n'eut qu'une parole :

-C'est gooooooore ...

C'était un spectacle absolument répugnant. Aaron n'était pas une âme sensible, mais c'était la première fois qu'il sentait la mort s'emparer d'une âme d'aussi près. C'était une sensation horrifiante, très désagréable, qui vous viderait de tout espoir en à peine quelques secondes. Tout le monde essayait de se rassurer en se disant que cela avait été fait par légitime défense, et que ce n'était pas un vrai crime.
Il restait encore un des agresseurs, à moitié conscient, qui fut rapidement réveillé par Kahl pour une petit interrogatoire douloureux.

-Bonjour, la belle au bois dormant. Tu va me dire gentiment qui tu es, qui t'envoie, et pourquoi. Sinon, je pense que tu a une idée de ce que je vais te faire.

A la limite de l'arrêt cardiaque, l'interrogé ne répondit pas. L'on pouvait sentir sa terreur à quelques mètres, l'on pouvait voir la sueur perler sur ses joues, l'on pouvait aussi voir qu'il tentait de se relever pour riposter, malgré le couteau soigneusement placé sous sa gorge. Finalement, conscient qu'il était coincé, l'assassin déclara d'une voix tremblante :

-Je... Je ne connais pas son nom ! Mais on a été payé pour vous tuer ! Une énorme prime est sur vos têtes ! Pitié... pitié laissez-moi vivre !

Aaron n'avait pas la moindre idée, lui non plus, de qui leur aurait envoyé deux hommes armés pour les exécuter en pleine ville. C'était une manœuvre vraiment indélicate de la part de l'expéditeur, mais tout avait été fait en sorte que l'on ne puisse pas revenir jusque lui. Toutes ces affaires commençaient vraiment à devenir préoccupantes. Tout d'abord l'affaire Darkness, avec les meurtres et disparitions au sein même de l'école, puis maintenant, deux professionnels en charge de tuer 3 adolescents en pleine ville, d'autant plus qu'il n'y avait vraiment aucune raison de les supprimer. Il y aurait donc une énorme prime sur la tête d'un jeune homme absolument normal, d'une adolescente qui manipule secrètement la glace, et enfin, de lui-même, un ado de quinze ans nonchalant qui peut se servir du son, et ça aussi, sans que personne ne le sache. Trop de mystères pour une seule affaire.
Pendant toute la réflexion d'Aaron à propos de ça, Sindell, qu'il croyait froide et inflexible, craqua sous la pression des évènements. Elle avait vu un homme se faire tuer, et avait sûrement été bouleversée comme lui-même l'avait été. L'hémoglobine ne le rendait pas mal à l'aise, mais le spectacle qui s'offrait à eux était assez répugnant pour donner la nausée, surplombée d'un sentiment de malaise et de culpabilité. Finalement, après s'être remis, Aaron prit la parole :

-Kahl ... Je comprends ce que tu ressens envers ces deux enfoirés, mais laisse au moins celui-ci vivant ... vois dans quel état se met Sindell, et puis, imagine que cet homme, aussi mauvais soit-il pour nous, ait une famille qui n'attende que lui ... ou bien qui n'attende que l'argent de la prime qu'il voulait obtenir pour permettre à sa famille d'avoir des conditions de vie décentes. Je ne dis pas qu'on doit se laisser faire tuer, car ce serait vraiment débile de notre part, mais laissons cet homme en vie et livrons-le aux autorités. Quand à l'autre, nous devons nous débarrasser de son corps et effacer tout ce sang sur la sol avant qu'on nous suspecte !

Ce qu'il avait dit n'était pas essentiel, car il savait que ça n'allait pas altérer de jugement, mais au moins, il avait précisé qu'il y avait un corps inerte et couvert de sang qui colorait tranquillement le sol d'un rouge sombre comme le vin.

Thème a écouter pour ce post

Sindell, femme de nature timide, qui a peur de montrer ses émotions, pleurait a chaudes larmes devant Kahl. De quoi le déstabiliser.
-Tu as eu ce que tu voulais....laisse le partir... je sais ma décision peu paraître étrange, mais je ne veux plus voir des gens mourir et souffrir, je ne sais pas si tu rend compte, mais tu souffres comme moi, comme nous tous ici présent... Arrête, je t'en supplie...

Aaron, lui avait l'air plutôt dégouté, compréhensible. Un meurtre n'a pas lieu tous les jours, devant ses yeux...
-Kahl ... Je comprends ce que tu ressens envers ces deux enfoirés, mais laisse au moins celui-ci vivant ... vois dans quel état se met Sindell, et puis, imagine que cet homme, aussi mauvais soit-il pour nous, ait une famille qui n'attende que lui ... ou bien qui n'attende que l'argent de la prime qu'il voulait obtenir pour permettre à sa famille d'avoir des conditions de vie décentes. Je ne dis pas qu'on doit se laisser faire tuer, car ce serait vraiment débile de notre part, mais laissons cet homme en vie et livrons-le aux autorités. Quand à l'autre, nous devons nous débarrasser de son corps et effacer tout ce sang sur la sol avant qu'on nous suspecte !

Les yeux de l'Inquisiteur commençaient à briller, malgré la rage qui consumait encore son âme. Il assomma de nouveau l'homme avec la crosse, enleva le chargeur et le lança le plus loin qu'il le pouvait, et jeta l'arme sur le corps inanimé du gorille.
Il se retourna violemment vers Aaron
-Tu crois que j'y ai pas pensé ? Tu crois que je ne savais pas que je privais une femme de son mari ? Un enfant de son père ? Une mère de son fils ? Criait-il, la voix remplie de désespoir. Tu crois que j'ai fait ça pour m'amuser ? TU CROIS QUE J'AI FAIT CA PAR PLAISIR ? Criait-il, encore plus fort. Les larmes perlaient au coin de ses yeux.
Il hurla de toutes ses forces, un hurlement de douleur, de douleur morale, un hurlement qui avait évacué toute cette haine, tout ce ressentiment. Il pleurait à son tour, les gouttes déversant une pluie sur sa chemise. Le jeune homme, rempli de remords et de tristesse, frappa de toutes ses forces sur le mur, à plusieurs reprises, puis, les phalanges à vif - moins que son coeur - tomba sur les fesses, le dos au mur. Il se prit la tête dans les mains, pensant à son affreuse action. Il avait tué un homme de sang froid... Un homme qui avait surement une raison de le tuer, lui aussi, un homme qui avait sans doute besoin de cette prime, un homme qui avait une vie, de la famille, des amis...
Il se detestait. Il avait blessé son coeur, il avait blessé son amie, il avait blessé tout une sphere sociale... Il était devenu ce qu'il avait toujours haï. Et il l'avait fait sans hésiter...
Qu'avait-il fait ? Qu'avait-il fait ? Pourquoi il avait fait ça ? Pourquoi ?

Il ressentait un immense vide, comme quand l'on perd tous ceux qui nous sont chers. Il avait besoin de quelqu'un... N'importe qui... Il se sentait seul, il était un monstre... Qui voudrait l'aider, après ce qu'il avait fait ?
-Pardonne moi... Pardonne moi, Sindell... Je ne voulais pas t'infliger ça... Pardonne moi, Aaron... Pardonnez moi... Qu'est-ce que j'ai fait... Pourquoi... Pourquoi... Sanglotait-il.
Il n'était pas un homme invulnérable, loin de là... Il s'était suicidé moralement en abattant cet homme... Un homme a terre, totalement a sa merci, qui l'avait supplié...
Il cria de douleur, aussi bien physique que morale, la blessure par balle de son épaule se réveillant. Il se mit en boule sur le sol, et pleura comme un enfant...
Qu'auraient pensé ses parents de lui, si ils avaient appris que leur Kainan adoré avait tué un être humain, sans défense ? Qu'auraient-ils pensé ?
Jamais il n'avait eu aussi mal de sa vie... Tous ceux qu'il avait perdu revenaient dans sa tête, chacun ayant une moue désapprobatrice, avant de se détourner de lui. Tous ceux qu'il avait aimé, sans exception, partaient. Tous le détestaient.
Il s'imaginait une femme les yeux rougis par les larmes, pleurant toujours, lui hurlant hystériquement pourquoi il avait tué son amour ? Il s'imaginait un gosse, chialant, en demandant où était son père...
Il revoyait la scène en boucle, l'image de l'homme suppliant qu'il avait tué l'obsédait. Plus rien d'autre ne comptait. Il ne voyait plus que cette image.
Toujours en boule sur le sol, il se débattit comme si quelqu'un d'invisible le tenait.
-Va-t-en ! VA-T-EN ! SORT DE MA TÊTE ! tonnait-il.
Puis il se calma, et recommença à pleurer, en position fœtale.
Seul... Il se sentait si... Seul...

Elle entendit les deux hommes parler, puis monter le son de leur voix si haut, si fort. Kahl parlait doucement, puis augmenta d'un seul coup sa voix pour exprimer son désespoir...

-Tu crois que j'y ai pas pensé ? Tu crois que je ne savais pas que je privais une femme de son mari ? Un enfant de son père ? Une mère de son fils ? Tu crois que j'ai fait ça pour m'amuser ? TU CROIS QUE J'AI FAIT CA PAR PLAISIR ?

La jeune femme serra un peu plus fort les yeux, pour éviter de voir la vérité, la face du destin qui était si cruelle si.... injuste. Sindell sentit que Kahl s'était levé, elle entendait maintenant des bruits de lutte, de frappe.Tournant son regard vers l'origine de ce bruit, elle regardait le jeune homme déverser sa haine, son désespoir sur unmur en brique. Elle avait cessé de pleurer et elle regardait maintenant le jeune normal se laisser tomber, en se prenant la tête entre ses mains comme si il regrettait son acte. Quand il reprit la parole au bout de quelques minutes, il avait l'air d'être perdu, d'être comme au fond d'un puit sans une possibilité de sortie.

-Pardonne moi... Pardonne moi, Sindell... Je ne voulais pas t'infliger ça... Pardonne moi, Aaron... Pardonnez moi... Qu'est-ce que j'ai fait... Pourquoi... Pourquoi...

Elle se releva doucement, se tenant le flanc pour éviter toute souffrance inutile, elle marcha doucement vers lui, elle secoua de façon imperceptible la tête, elle lui avait pardonné tout le monde faisait des erreurs. Son coeur pouvait être en faute cela ne changeait en rien la donne, non en rien du tout. Aaron avait peut être raison, mais avait-il pensé à la peine que lui avait engendré cette phrase, cette... cruauté du destin. Non, il n'avait pas dût penser à cela.
Sindell eut le coeur pincé en voyant Kahl se rouler en boule en sanglotant, elle voulut s'approcher, mais il cria.

-Va-t-en ! VA-T-EN ! SORT DE MA TÊTE !

Elle recula un peu sous la brutalité de ces parole assez cru, mais ne laissa pas tomber. Elle soupira un peu et alla s'asseoir à côté de lui, jambes repliés sur sa poitrine, observant le ciel devenant noir. D'une voix calme, douce et pleine de solidarité, elle lui parla doucement, mais avec ses émotions.

-Je ne sais pas ce que ça fait de tuer et je ne le saurais peut-être jamais, mais sache que rester ainsi sur ta culpabilité ne sert à rien,il faut aller de l'avant, toujours allez plus loin, plus haut, ne jamais se laisser abattre. Mes paroles ne servent surement à rien, mais sache que tu as des amis, peu importe qui ils sont, ils seront toujours là pour t'aider... La preuve, nous sommes là, nous. Qui plus est des possédeurs de don, la plupart du temps...nous ne savons pas ce que nous faisons,nous faisons des actes atroces ou héroiques, mais celan'a jamais affecté notre vie... nous continuons à vivre, nous continuons à nous battre,nous nous accrochons à la vie... Mon dieu.... je me répète, je m'ouvre à vous tous, je vous montre mes sentiments, voilà ce que c'est d'avoir des amis, alors essaye de te relever de cette souffrance mentale et devient plus fort...

Sindell avait parlé avec tellement de conviction, avec son coeur, jamais elle n'avait parléainsi, même pas à la personne la plus proche d'elle qui était ce jeune homme aux cheveux noirs et au regard de braise, non jamais elle n'avait autant ouvert son coeur. Peut être que son destin allait tourner à elle aussi. Elle posa un regard doux à Kahl espérant qu'il n'allait pas tomber dans la mélancolie ou dans la dépression, elle ne le supporterais peut être pas. Elle se leva avec précaution, plissant les yeux, ses cottes étaient vraiment amochées. Elle fit fondre son arme et n'ettoya à l'aide de son pouvoir le sang qui était aussi de l'eau en quelque sorte. Le sang disparut pour ensuite venir dans sa main sous la forme d'une bille écarlate, celle-ci se solidia, puis se brisa. Elle respira de façon hachée, il fallait vraiment que Kahl comprenne que tout le monde aurait fait ce qu'il avait fait, même elle aurait pu le faire, la preuve si elle n'avait pas était sous la botte de l'homme, elle l'aurait surement enmpalé au bout de son hallbarde. Au coin de ses lèvres du sang coulait un peu, puis façon régulier, elle s'aperçut pourquoi, elle avait trop serré son flanc et donc forçait sur ses cottes vraiment cassées à présent. Elle s'essuya et regarda la ruelle avec des yeux vide d'expression.

[S'cusez mon retard ! J'en ai fini avec mes études donc je vais pouvoir m'y mettre maintenant !]

Le pire avait été fait. Et la culpabilité, l'instinct d'inhumanité s'étaient éveillés en Kahl, le torturant de profonds tourments et regrets. L'entaille dans son âme se faisait de plus en plus forte, et compressé par la douleur des remords, il craqua. Il s'excusa indirectement à la famille de l'homme décédé, prit conscience de son acte irréfléchi qui avait causé la mort d'un des agresseurs. C'était un acte préventif, provoqué par l'intervention de l'inconscient de l'esprit humain. Aaron savait que ce n'était pas volontaire. Quelqu'un qui déclare vouloir nous tuer, ce n'est déjà pas pardonnable, d'autant plus si certains d'entre-eux ont été blessés. Mais la douleur était bien là, et existait partout. Kahl ne s'en remettrait sûrement jamais, perdrait tout son moral, toute sa force au combat, de peur d'ôter la vie à nouveau, faisant ressurgir ce mauvais souvenir qui l'avait marqué à vie.
Les idées d'Aaron à ce sujet étaient incomplètes, mais selon lui, il existait deux chemins possibles de l'âme après avoir tué : soit l'âme restait blessée, ne savait se guérir de cet acte et ne ferait plus rien qui puisse être jugé mal, soit l'âme prenait la résolution, après avoir vu que tuer n'était pas difficile, de ne plus hésiter et de ne plus souffrir d'infliger la mort. Cette deuxième solution de l'âme devait être celle des deux hommes qui avaient essayé de les attenter, acte qu'ils auraient réussi s'ils n'avaient pas eu une cible si coriace. Cependant, une vie ne vaut pas de l'argent comme ils le croyaient, et les punir avait sûrement été une bonne décision ... A condition de les laisser en vie pour qu'ils intègrent la leçon.
Mais bon. C'est irrémédiable, il faudra donc que Kahl vive avec sous peine de ne plus prendre goût à la vie, sans quoi il pourrait mettre fin à ses jours, ce qui n'est pas souhaitable du tout.
Mais l'heure était grave. Il fallait absolument que Kahl se remette de tout ça. A ce moment même, il était en train de perdre la tête, à se laisser submerger par ses émotions qui allaient le dévorer. Le seul moyen de le sauver demeurait ... l'Oubli. Si Kahl oubliait, perdait toute trace de son acte dans sa mémoire, il ne serait pas torturé par ses sentiments. Malheureusement, Aaron ne connaissait pas beaucoup de moyens de provoquer l'amnésie chez un individu. Un bon coup sur la tête ? Il n'était pas sûr de l'asséner correctement, et il pourrait subir des représailles en cas d'échec. Une confusion des sens ? Peut-être cela ne serait pas suffisant pour remédier à un tourment pareil. L'unique moyen qu'Aaron jugea efficace était ... l'injection d'une drogue hallucinogène, provoquant des troubles psychiques intenses en un laps de temps très court, mais n'affectant à long terme que l'Hippocampe, lié aux souvenirs. Mais comment se procurer un stupéfiant pareil ? Tout cela restait un vague mystère.

-Je comprends que ce qui vient de se passer est grave. Mais nous ne pouvons pas rester ici à attendre que cela se passe ... car ce n'est pas un cauchemar qui nous fait face, c'est la vie elle-même que nous affrontons. Afin de ne pas moisir en prison, nous devons tout d'abord purifier notre crime en effaçant toutes les traces, en offrant une ultime demeure à la personne décédée, et en lui présentant toutes nos excuses. ce ne sera jamais assez mais c'est le minimum que nous puissions faire.

-Je ne sais pas ce que ça fait de tuer et je ne le saurais peut-être jamais, mais sache que rester ainsi sur ta culpabilité ne sert à rien,il faut aller de l'avant, toujours allez plus loin, plus haut, ne jamais se laisser abattre. Mes paroles ne servent surement à rien, mais sache que tu as des amis, peu importe qui ils sont, ils seront toujours là pour t'aider... La preuve, nous sommes là, nous. Qui plus est des possesseurs de don, la plupart du temps...nous ne savons pas ce que nous faisons,nous faisons des actes atroces ou héroïques, mais cela n'a jamais affecté notre vie... nous continuons à vivre, nous continuons à nous battre,nous nous accrochons à la vie... Mon dieu.... je me répète, je m'ouvre à vous tous, je vous montre mes sentiments, voilà ce que c'est d'avoir des amis, alors essaye de te relever de cette souffrance mentale et devient plus fort...

Ce discours de Sindell, d'habitude plutôt froide en apparence, montrait qu'elle s'ouvrait complètement a Kahl, ce qui lui fit réellement chaud au coeur. Il se remit lentement en position assise. Le sang qui maculait sa chemise et son teint pâle montrait qu'il avait perdu quand même pas mal de sang. Soutenu par son bras intact, il déclara, un peu moins secoué :

-Merci, Sindell... Ca me fait plaisir, d'entendre ça... Je... Je m'en remettrais, il le faut... Il faut savoir qui l'a envoyé, nous ne sommes peut être pas les seules cibles...

-Je comprends que ce qui vient de se passer est grave. Mais nous ne pouvons pas rester ici à attendre que cela se passe ... car ce n'est pas un cauchemar qui nous fait face, c'est la vie elle-même que nous affrontons. Afin de ne pas moisir en prison, nous devons tout d'abord purifier notre crime en effaçant toutes les traces, en offrant une ultime demeure à la personne décédée, et en lui présentant toutes nos excuses. ce ne sera jamais assez mais c'est le minimum que nous puissions faire.

Cette derniere réplique d'Aaron mit Kahl en rogne. Il regarda l'adolescent, et déclara, durement :

-Ce n'est pas la vie que nous affrontons, c'est la vie que l'on défend. Je conçoit qu'enterrer le maccabée est le minimum pour le respect et pour les traces, mais je ne présenterais en rien mes excuses. Il ne l'aurait pas fait, pour moi. Il m'aurait tué comme je l'ai fait, et serait parti réclamer sa paye. L'enterrer sera tout ce que je ferais en sa mémoire.

En quoi fallait-il "purifier" ce qui venait de se passer ? C'est arrivé, point. On ne peut le changer. Un homme qui tue un homme au combat est un héros de guerre, qu'en est-il pour un homme qui tue par vengeance ?
Non, décidement, Kahl se remettait bien vite de son acte. Il s'en voulait encore, mais il sentait qu'il ne pouvait culpabiliser toute sa vie. Il fallait qu'il agisse. Non, en fait, Kahl n'avait pas agi par vengeance, mais par volonté de survivre. Quoique. Il ne savait pas trop... C'était assez flou, en fait.
Il tenta de se relever, mais retomba presque immédiatement. La seconde fois fut la bonne. Il se releva, blême, le visage en parti rougi par le sang, où deux sillons blancs s'étaient creusés par ses larmes. Il s'appuya contre le mur, pris d'un incroyable mal de crâne. C'est là qu'il remarqua ses mains blessées, mais il ne s'en occupa que très peu, car un véritable combat intérieur le prenait. Avait-il bien agi, ou non ? Il semblait pencher dans le sens qu'il avait bien agi. Il avait protégé des vies en neutralisant un assassin professionnel. Bien sûr qu'il avait bien agi... Mais l'homme hantera ses nuits.
Il déclara d'un voix faible qu'il se sentait mal. Il avait vraiment perdu beaucoup de sang... Il pouvait rentrer à l'Académie, mais il lui fallait des soins importants.

Le visage vide, neutre, sans expression, elle observait le ciel voilé par les nuages, allait-il pleuvoir? Allait-il faire si sombre et froid. Plongée dans ses pensées, ses rêves, elle faisait la guerre contre ses sentiments, tourmentée par ce qu'elle redevenait, elle devait se resaisir, ce n'était pas la vue d'un homme mort qui allait ternir sa personnalitée de froideur et d'associable si facilement. Quelque chose avait changé en elle, quelque chose venait de changer en elle, un objet, un petit sentiment venait de se briser, son coeur venait de se durcir comme si la glace l'avait congelé. Son regard se baissa, ses yeux étaient froid comme avant, mais ils étaient mélangés à de l'amitié, un mélange assez imprévisible comme le serrait deux produits chimiques que l'on mélange enssemble, on ne peut savoir ce qui va se passer. Kahl parla et elle le regarda avec ce nouveau regard, elle hocha en silence aux paroles de l'homme. Heureuse au fond d'elle-même de le voir se réveiller, remonter la pente comme on dit.

Quelques minutes venaient de passer quand les deux garçons commencèrent à se chiffogner. Aaron et Kahl avaient raison dans certains points comme pour une supulture pour le tueur, mais après s'excuser, c'était une autre histoire. Sindell les regardait doucement, ne prenant le parti de personne, elle ne fit que regarder. Leur discution agitée dura plusieurs bonne minutes avant que Kahl déclare ne pas aller trop bien, la jeune femme tourna son regard vers et vit qu'il était blanc comme un linge, sa blessure à l'épaule devenait beaucoup plus grave qu'il ne le laissait paraître, s'approchant de lui, la jeune femme regarda sa blessure, si il ne faisait pas quelque chose, elle allait supurer. Elle aussi allait devoir voir un médecin, mais il était plus important d'amener le jeune homme chez un médecin, son état était pire que le sien, elle pourrait attendre. Il perdait du sang trop rapidement, elle ne savait pas quoi faire... un médecin, biensur il y en avait un, mais accepterait-il de les voir? Vu la dernière petite visite de Ashley qui n'avait pas voulu être soigné par un normal avait fait éclater sa colère, mais Sindell l'avait remis en place en explosant le vase de ce pauvre médecin, elle s'en rappelait encore.

-Je connais un médecin qui n'habite pas trop loin...Il pourra te soigner, bien sur vous pourrez entrer facilement pour le voir, mais je ne sais pas si il voudra me revoir depuis la dernière fois...

Elle les amena avec beaucoup de temps au cabinet du médecin, en passant derrière sa maison. D'une main légère et assurée, elle toqua trois fois à la porte de sortie, un homme ouvrit, il était grand, maigre, les cheuveux d'un blanc couleur marbre, des lunettes assez petite sur son nez. Il était le médecin typique. Il les regarda tour à tour, le visage dur. Ses yeux grise croisèrent la noirceur du fusain de Sindell et un sourire las s'étira sur sa bouche.

-Eh bien...tu viens me détruire l'autre moitié de mon pauvre mobilier? Sindell rougissa à sa phrase. Te met pas dans l'embarras ainsi! Allez fais entrer tes amis, je vais voir ce que je peux faire pour eux.

La représentante hocha la tête et lui offrit un sourire éblouissant ce qui pourrait choquer ses deux compagnon, mais pas le médecin qui la regardait avec bienvaillance. Ils entrèrent dans la maison ou plutôt dans l'arrière boutique comme on le disait bien. Le vieil homme les fit asseoir sur des chaises, pendant qu'il fermait son cabinet à l'avant. Quand il revint, il parlait avec habitude.

-Bon, je vais me présenter Docteur Marc C...... Il s'était interrompu en voyant les sourcils de la jeune femme se froncer. Qui a-til? Tu veux leur dire? Ne voyant aucune réaction de la jeune femme, il continua. Où en étais-je? Ah oui. Docteur Marc Cianra. Ne soyez pas surpris, bien que cela me surprenne que tu ne leur à parlé de moi... Mais peu importe, je vais vous soigner.

Le médecin commençait à regarder l'épaule de Kahl nettoyant la blessure tranquillement. Il soupira plusieurs fois en jettant des regards interrogateur à Aaron, cherchant à savoir ce qu'il s'était passé. Sa petite opération dura trente bonne minutes, il avait fini de faire les points de suture et nettoyait maintenant les instruments tranquillement. Sindell soupira en voyant le travail procuré par le médecin. Le docteur se retourna et regarda les deux autres compagnon du blessé.

-Tu vas m'expliquer? Pourquoi ton ami... -enfin si tu parles encore à quelqu'un- est blessé par balle? Je peux savoir?

Elle ne dit rien et se leva le regarda droit dans les yeux.

-Je te remercie d'avoir soigné Kahl, mais sache que tu n'est pas mon père! Tu es peut être la seule personne qui me reste, mais tu n'es rien à mes yeux rien!

-Je suis tout de même ton....

-Mon grand-père! Je sais!

La colère de la jeune femme détruisit tous les vases de la pièce gelant sur place tout le mobilier. Les larmes aux yeux, elle partit à l'avant de la boutique, laissant Kahl et Aaron avec le médecin.

-Encore... Elle va vraiment m'abîmer les seules meubles qu'il me reste...

Il s'asseya derrière son bureau et soupira doucement.